SAUF CHARLY EVIDEMMENT (Episode 3 et 4)

Episode 3/8

14 juin 2124
Enregistrement de bord n° 127
Doc. Personnelle.
A bord toujours pas le moindre petit problème ; alors on se défoule sur le jumeau comme des enfants. Eh oui ! Cet engin de malheur dispose d’une salle des commandes pratiquement identiques à l’originale et qui ne sert strictement à rien sauf à défouler les hommes. On en est là ! Vous avez bien compris ! Si le TR 25 peut de passer de nous, nous ne pouvons pas nous passer de lui. Et comme nous ne pouvons pas le tenir en main nous pilotons son double qui n’est qu’un méprisable mirage !
En tout cas, on s’y croirait ! Je viens de créer des conditions désastreuses. J’ai même réussi à passer sans encombre à travers la myriade d’astéroïdes du Voile de Siom. Les hommes ont bien ri. Ils paraissent satisfaits.

1 décembre 2124
Enregistrement de bord n° 131
Doc. Personnelle.
ENFIN !
Un incident à bord ! Mac Grégor s’est donc foutu le doigt dans l’œil ! A sa décharge il n’était pas chargé de tout mais quand même, l ‘incident était majeur et je l’ai qualifié comme tel. J’avais programmé un film retraçant la guerre opposant les terriens et les Xénons et à la place un film…pornographique ! Réussi en plus !!! Ni moi-même, ni les hommes n’avons eu la volonté d’arrêter cela.

20 décembre 2124
Journal intime de Charly
Quelle tête il faisait Stanley ! Je ne l’ai jamais vu dans un pareil état. On aurait dit qu’il avait des sous coupes à la plasse des yeux. Et, en plus, pour les autres c’était tout pareil. Un air drôle ou plutôt non, je dirai un drôle d’air. Je sais pas bien la différence mais je suis sure de moi. Je sais pas très bien dire ce que je ressens mais c’est étrange, j’ai un peu l’impression que ce quelque chose les gêne. D’ailleurs ils ne parlent pas beaucou, en tout cas, beaucou moins que d’habitud. Il s’est passer quelque chose mais je ne sais pas quoi. Personne évidemment ne m’en parle parce que je ne suis que le cuisinier et comme ça ne me concerne pas, j’ai pas à m’en mélé. Mais quand même, j’ai bien le droit de m’interrogé. Et je suis tout seul avec mes questions parce que je sais bien que ce ne sont pas mes qualités intellectuelles qui vont venir éclairé mon ignorance. Les bonnes questions ce sont les personnes intelligentes qui les posent, pas Charly ! Charly, il fait de bons plats. Mais peut-être que ses pas si difficile de poser de bonnes questions puisque c’est si facile de faire de bons plats !

21 décembre 2124
Enregistrement de bord n° 132
Doc. Personnelle
L’incident du film porno n’a pas eu le moindre effet sur le comportement des hommes. Je me rends compte que j’ai eu raison de n’exprimer aucune crainte à ce sujet un peu délicat compte tenu du confinement dans lequel vivent ces hommes. Il est clair que l’érotisme certain dégagé par le film n’aurait pu, en aucune façon, perturber leurs sens. Ces hommes sont entraînés à rester totalement insensibles à tout ce qui n’est pas exactement programmé dans le cours normal des choses et, ici, ce n’est pas rien. Leur insensibilité est donc absolument totale. Je ne les ai pas choisi parce qu’ils avaient des nerfs d’acier mais parce qu’ils en sont dépourvus. Ils sont comme l’immensité du cosmos : froid !

EPISODE 4/8

14 février 2125
Journal intime de Charly
Moi CHARLY, je le dis tout net : mais qu’est-ce qu’ils ont à bouffer comme ça ! Ses fou !
J’ai jamais vu une chose pareille ! Mais moi CHARLY, je sais prendre mes responsabilités alors j’augmentes les doses. Et c’est tou juste s’il y en a assez. C’est pas rien de les voire se goinfrez comme ça ; de vrais trous ! Ca me met vraimant mal à l’aise ! Vraiment très mal !
En plus j’ai remarqué deux choses bizarres qui me mettent encore plus mal à l’aise : primo ils sont de plus en plus mauroses, comme absents, un peu comme s’ils avaient la tête autre part. Deusio, ils ne se parlent plus ou presque cette fois-ci. A table c’est d’un triste. Reste vraiment que des bouches qui avalent, qui avalent et qui avalent sans cesse et sans un mot. Et moi, je suis mal dans ma peau dans cette ambiance que je ne comprends pas du tout. Tout cette chose étrange qui se passe ça me donne vraimant envi de pleuré. Pourtant je fais ce que je peux mais je ne leur dis pas vue que je pense que sa les vexeraient. Par exemple je varis le plus possible mes menus, j’essai même de trouver dans les aliments des couleurs qui vont bien ensembles. Mais ça ne sert à rien. Même une sallade toute rose les a laisser cent réactions. Ils apprécie plus rien, plus rien du tou. Tous ce que je ressents, ces étrange, ça existe mais je ne sais pas de quoi il s’agit. J’ai maintenant l’impression qu’ils sont vraiment mal à l’aise mais bon, comme je le dis souvent, moi, je ne suis que le cuisinier avec un cerveau qui n’a pas eu un dévelloppement comme il fallait au grand désespoir de maman et de papa qui sont si loin de moi et que je n’ai pas vu depuis si longtemps. Je suis certain qu’ils ont honte de moi. Pauvre vie que la vie de Charly quand même ! Oh oui quel pauvre vie que cette vie la !

12 décembre 2125
Enregistrement de bord n° 136
Rien de particulier. Nous nous dirigeons toujours vers Scippio 3 et peut-être vers Oxade qui n’est jouée que par Cunnigam, le biochimiste qui semble apprécier les grosses cotes. N’importe comment les jeux sont pratiquement faits et, sauf coup de théâtre très improbable, notre destination nous sera sans doute révélée bientôt. Malgré cette attente, les hommes démontrent qu’ils sont bien les meilleurs. Un moral en béton, du tonnerre de Dieu et une condition physique sans reproche. Je remarque avec plaisir qu’ils fréquentent de plus en plus d’assiduité la salle d’entraînement. Moi-même j’augmente la dose. Faut que tout le monde s’y mette et y mette du sien. L’équilibre d’une équipe exige souvent que tous les hommes aient les mêmes réactions au même moment.

12 janvier 2126
Journal intime de Charly.
OUF !
Ca va beaucoups mieu et je suis vraiment heureux. Sa commence même à me parler ! c’est incroyable : on me parle ! On parle à Charly, le petit Charly, le petit rien du tout, on lui parle !!! Alors le petit rien du tout est heureu. Tout simplement, voilà ! Quand je pense qu’il y a pas si longtemp, même quand sa n’allait pas si mal, personne ne ma dressait la personne. Quand je dis personne, c’est vraimant personne. Personne ne me connaissait ou plutot on faisait comme si je n’existais pas, « je suis transparent » que je me disai. Eh bien, depuis quelques temps, on me fait même des phrases entières. Des phrases entières ! Quel bonne heure ! Ca change des « Charly ! Le plat suivant ! » ou des « Charly ! le thé ». etc. Tout le monde ne me parle pas mais c’est quand même un début encourageant qui me réchoffe le cœur. Il y en a même un qui m’a proposer de faire du sport. Je n’en revenaits pas. Faire du sport avec un membre de l’équipage. Au début j’ai même cru qu’il se moquait de moi parce que, depuis le début, je ne me mélange pas avec eux. « Chacun à sa place » que je dis souvents. Mais il m’a dit que sa proposition était sérieuse et qu’il ne se moquait pas de moi. Je n’ai jamais, vraimant jamais été aussi heureux de ma vie. J’ai pensé tout de suite à ma maman et à mon papa. J’aurai tant voulut qu’ils voit ça. Ils m’auraient vus avec des yeux différents. Moi, Charly, je le dits tout net : la vie est belle ! vive la vie et vive les membres de l’équipage ! Maintenant je crois savoire l’effet que ça fait quand une maman dit à son enfant : « je t’aime ». J’y vois un parfun indéfinissable qui vous submerge. Maman me l’a jamais dit ! Pas encore ! Mais je sens que ça vat venir…
Pour l’entraînement, j’ai finalement refusé. C’était vraimant très gentil mais je ne suis pas encore prêt à me mélanger à eux. Je ressens trop de différences. Et pourtant qu’est-ce que ça me tente. Avec le temps peut-être que ça s’arrangerat ?

Raymond Brunner