CES RATS POUR LESQUELS LA VIE D’UN ENFANT N’EST RIEN

Y aura-t-il toujours une saloperie, sage-femme tellement exemplaire, pour dire à une maman grecque que son enfant bien portant est mort ?
Y aura-t-il toujours, un abjecte parjure, médecin félon si dévoué, pour signer l’acte de décès de cet enfant afin de l’expédier vers une famille proche de la clique des colonels ?
Et ailleurs,
Y aura-t-il toujours un salaud, fonctionnaire irréprochable de la Réunion, pour participer au bannissement d’enfants réunionnais en promettant aux parents trahis une vie bien meilleure et un retour facile qui n’aura jamais lieu ?
Y aura-t-il toujours un salopard de Thénardier, grenouille de bénitier de la campagne de la Creuse ou d’ailleurs, pour exploiter sans vergogne ces enfants abandonnés par la République avilie ?
Et partout,
Y aura-t-il toujours des renégats, politiciens si attentifs mais soudain silencieux, lorsqu’un enfant est retrouvé mort sur une plage de Turquie ou meurt de soif et de faim après avoir été placée en détention dans l’État du Nouveau-Mexique ?
Et toujours,
Y aura-t-il toujours un tacticien politique, puant le facho de service, sans état d’âme et parangon de vertu, pour transmuter ces crimes abominables en regrettables événements et pour « comprendre » aujourd’hui si ce n’est justifier l’injustifiable par le contexte-historique-qu’on-ne-peut-pas-ignorer ?
Y aura-t-il toujours, confortablement engoncé dans leur profond fauteuil et leur bonne conscience abyssale, cultivant le culte niais de la bienséance comme nec plus ultra du savoir-vivre, des gras bourgeois hypocrites, pharisiens d’opérette et Trissotins calculateurs, pour détourner le regard, tout en s’accommodant fort bien de ces vies dévastées dont ils n’ont rien à cirer ?
Et en 2019 ?
Raymond Brunner